Friday, February 26, 2010

CE QUE TOUT RÉVOLUTIONNAIRE DOIT SAVOIR DE LA RÉPRESSION: ÉMISSION DU 26 FÉVRIER 2010

Cette semaine,

un entretien avec Francis Dupuis-Déri autour de l'ouvrage Ce que tout révolutionnaire doit savoir de la répression de Victor Serge, paru chez Lux éditeur.
Pour un aperçu de la répression policière au Québec, voir le site du Collectif opposé à la brutalité policière.

Aussi,
- Début du procès entre Écosociété et Barrick Gold prévu en septembre 2011.
- La société Redbourne recule dans sa tentative d'empêcher une exposition de photos sur le drame humain à Gaza au Cinéma du Parc.
- Le documentaire l'Affaire Coca-cola prend l'affiche au Cinéma Parallèle.
- Les activités de la Semaine contre l'apartheid israélien auront lieu du 4 au 11 mars prochain.

En musique
FRED FORTIN - Le cinéma des vieux garçons
GALAXIE 500 - Eehhh
TWA - Un autre combat
ZEBRICK - Les trois singes
BÉRURIER NOIR - Makhnovtchina
LES SALES MAJESTÉS - Mes frères
VIC CHESTNUTT - Chain
TALLEST MAN ON EARTH - I won't be found
THE ANTLERS - Two

Friday, February 19, 2010

ÉMISSION DU 19 FÉVRIER 2010

Cette semaine,

- Proposition de modèle pour une Ve Internationale par Michael Albert
- Petite victoire pour les habitants du village palestinien de Bi'lin. Pendant ce temps, la répression continue contre les activistes palestiniens et internationaux.
- Nouvelle note économique de l'Institut économique de Montréal qui pourfend la notion d'achat local. Critique des conclusion de l'étude à la lumière des rapports du Worldwatch Institute et autres promoteurs de l'idée de démocratie alimentaire. Voir aussi le débat entre Pierre Desrochers, un des auteurs de la note et laure Waridel sur les ondes de la SRC.
- Présentation du projet Cité sans frontières du collectif Solidarité sans frontières.
- Aperçu des conclusions du rapport de recherche de la Coalition québécoises contre les ateliers de misère sur les politiques d'approvisionnement responsable d'entreprises québécoises.
- La société Redbourne tente de faire annuler une exposition au Cinéma du Parc du groupe Canadiens pour la paix et la justice au Moyen-Orient sur le drame humain à Gaza. (depuis, la société a reculé devant les fortes pressions)

En musique
POLIPE - Régulier
KARPATT - Les jeux olympiques
BERNARD ADAMUS - Cauchemar de course
BÉNABAR - Bon anniversaire
DUMAS - Le bonheur (rien ne nous arrêtera)
LES VULGAIRES MACHINS - Parasites
OWEN PALLETT - Lewis takes action
NICK DRAKE - From the morning
MASSIVE ATTACK - Paradise circus (feat. Hope Sandoval)

Friday, February 12, 2010

SAUVONS ALTERNATIVES: ÉMISSION DU 12 FÉVRIER 2010

Cette semaine, un entretien avec Michel Lambert, directeur général d'Alternatives, pour parler de la campagne Sauvons alternatives.

Le 6 décembre dernier, on apprenait dans le National Post que le gouvernement conservateur allait refuser de renouveler les subventions aux organismes Alternatives et Kairos. Depuis, on est toujours sans nouvelles de l'Agence canadienne de développement international (ACDI). On soupçonne cette décision d'être de nature idéologique, le gouvernement n'appréciant pas les positions des dits organismes sur le front israélo-palestinien. Une situation qui n'est sans faire écho au conflit qui a actuellement cours à Droits et démocratie. On apprenait dans le Devoir de la fin de semaine dernière que trois de ses directeurs ont été suspendus, sous prétexte qu'ils étaient les artisans d'une rébellion visant à déloger le président du conseil d'administration, Aurel Braun, dont les liens avec un militant de la cause israélienne sont connus. Certains parlent ainsi d'un choc idéologique au sein de l'organisme.

Mercredi le 17 février prochain aura d'ailleurs lieu sur cette question une conférence, Le grand impact des petites décisions, avec Omar Aktouf, Gaétan Breton, Michel Lambert et Nicole Hubert, à l'UQAM, au local DR-200 (pavillon J.-A.-de-Sève), à 19h.

Sinon, au menu
- Le gouvernement conservateur n'a toujours pas dévoilé ses intentions quant à ses intentions visant le financement de l'Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA).
- Actualité des OGM : dévoilement d'une étude sur la présence des OGM dans notre panier d'épicerie qui relance le débat sur l'étiquetage obligatoire. La réponse de Greenpeace à l'étude. Impact et effets d'un maïs OGM et de l'utilisation massive du Round-up. Une vaste front s'oppose à la commercialisation du blé OGM. L'Inde impose un moratoire sur une variété d'aubergine génétiquement modifiée.

Plogues!
- Les Amis du Monde diplomatique organise une conférence, Une laïcité en chantier, le 16 février à 19h, au local V-2650 de l'UQAM.
- Conférence L'avenir du Québec passe par l'indépendance énergétique, avec Normand Mousseau, au Bar populaire le 17 février à 19h.
- Briser le cycle de l'impunité, débat dans le cadre des Soirées Relations, le 22 février, 19h, à la Maison Bellarmin, 25 rue Jarry ouest.
- Lancement du numéro 33 d'À babord! et du numéro 3 des Nouveaux cahiers du socialisme, le 16 février, 17h au Bar l'Alizé.

En musique
MALAJUBE - Hochelaga
EREWHON - L'alchimiste
ELISTA - De tous ses feux
AVEC PAS D'CASQUE - Si on change les équipes ce n'est plus une revanche
FRED FORTIN - Dollarama
CARL-ÉRIC HUDON - Les belles choses
DEVOTCHKA - Basso profundo
BASIA BULAT - Go on

Friday, February 05, 2010

L'ENVERS DU DÉCOR DES JO: ÉMISSION DU 5 FÉVRIER 2010

Cette semaine, on s'entretient avec Christian et Anne, impliqués dans la résistance aux Jeux olympiques, pour parler de l'envers du décor des Jeux Olympiques d'hiver de Vancouver.

Pour en savoir plus
- www.sumonterleobstacles.org
- www.no2010.com
- olympicresistance.net
- contrelesolympiquesde2010.anarkhia.org/

Également, portrait d'Howard Zinn, mort le 27 janvier 2010 (voir blog précédent)

Plogues!
- Dernière soirée du premier Cycle de la Résilience, le 7 février, 19h, à Mainfilm.
- Soirée de projection du mouvement québécois pour une décroissance conviviale à l'Escalier, le 10 février à 19h.
- Projection du documentaire Désert de croix, à l'université de Montréal, le 11 février à 16h15.

En musique

VIVANE AUDET - Si j'avais les ongles plus longs
CAMILLE - Janine 1
SAMIAN - Injustice
MANU MILITARI - Révolte
AUT'CHOSE - Le freak de Montréal
DANY PLACARD - Désert
THE UNITED STEEL WORKERS OF MONTREAL - Small town banks
CHUCK RAGAN - Glory

Tuesday, February 02, 2010

La perte d’une voix puissante

Plus tôt cette semaine, le 27 janvier, à Santa Monica en Californie, le célèbre historien et activiste états-unien Howard Zinn nous quittait, victime d’une crise cardiaque à l’âge vénérable de 87 ans. Cette mort fait perdre à la gauche américaine l’une de ses voix les plus puissantes, dont les écrits continueront assurément à influencer les prochaines générations. Retour sur un parcours marqué du sceau de l’engagement.

Né le 24 août 1922, Howard Zinn grandit dans une famille immigrante et ouvrière de Brooklyn. Durant la Seconde Guerre mondiale, par conviction anti-fasciste, il joint les rangs de l’US Air Force. Sa participation à plusieurs bombardements (dont une des premières utilisations du napalm, à Royan, en France) l’amènera à développer tout un argumentaire contre la guerre, à pourfendre la notion de « guerre juste » et à se forger une position pacifiste qui l’accompagnera tout au long de sa vie. Sans cesse, il questionnera les différentes interventions militaires de son pays à l’aune des moyens et des fins. Trop souvent, notera-t-il, les premières victimes de la guerre sont les civils, au premier chef les femmes et les enfants. Et aujourd’hui, la nature et la conduite de la guerre renforcent cette constatation. Comme il aimait le rappeler dans ses conférences, « lors de la Première Guerre mondiale, 90 % des morts étaient des militaires et 10 % des civils ; lors de la Seconde Guerre mondiale, les morts se répartissaient environ entre 50 % de militaires et 50 % de civils ; au Vietnam, c’était 30 % de militaires et 70 % de civils ; en Irak et en Afghanistan, on parle de 80 % de civils ! »

À son retour de la guerre, il obtiendra un Ph.D. en histoire à l’Université Columbia ; après quoi, à partir de 1956, il devient directeur du département d’Histoire et de sciences sociales du Spelman college d’Atlanta, une université d’arts libéraux réservée aux étudiantes afro-américaines. C’est dans ce contexte qu’il participera activement au mouvement des droits civiques aux côtés d’une nouvelle génération d’activistes dont Alice Walker, célèbre écrivaine et militante féministe, une expérience qui lui vaudra en définitive d’être renvoyé en juin 1963. Au passage, il aura été amené à être conseiller du Student Nonviolent Coordinating Committee (SNCC), organisation à laquelle il consacrera un ouvrage en 1964 : SNCC : the New Abolitionnists.

La même année, il obtient un poste au département de Science politique de l’Université de Boston, où il enseignera jusqu’en 1988. C’est durant ses premières années d’enseignement qu’il participera activement au mouvement contre la Guerre du Vietnam. Il sera d’ailleurs le premier intellectuel de marque à publier un ouvrage demandant un retrait immédiat et sans conditions des troupes américaines, Vietnam : the Logic of Withdrawal, paru en 1967. En pleine offensive du Têt, en janvier 1968, il sera chargé d’une mission diplomatique en compagnie du prêtre catholique et militant pacifiste Daniel Berrigan, opération qui permettra de rapatrier trois aviateurs américains. C’est aussi vers lui que se tournera l’ancien analyste de la RAND Corporation, Daniel Ellsberg, pour lui fournir les documents de ce qui allaient devenir les Pentagon Papers, dont la publication a eu une influence significative sur l’évolution du conflit.

C’est toutefois la publication de son ouvrage-phare, Une histoire populaire des États-Unis de 1492 à nos jours, qui lui vaudra la notoriété qu’on lui connaît. Initialement publié en 1980 avec un tirage modeste de cinq mille exemplaires, le livre a depuis connu cinq rééditions et s’est écoulé à plus de deux millions d’exemplaires, des résultats que l’on constate rarement pour les livres d’histoire. Prenant le parti des femmes, des autochtones, des noirs, des travailleurs et autres laissés-pour-compte de l’histoire officielle, son approche lève le voile sur des pans méconnus de l’histoire de notre voisin du sud. Le pari de Zinn est de montrer que l’histoire de son pays en est une de conflits, et que les changements ne sont pas le fruit de quelques grands hommes ou de quelque gouvernement bienveillant, mais bien le résultat de luttes de longue haleine menées par nombre de mouvements sociaux.

En 2004, Zinn publie Voices of A People’s History of the United States avec Anthony Arnove, un livre complémentaire qui regroupe plusieurs témoignages à contre-courant de l’histoire américaine. Arrivé récemment sur nos rayons, le livre a aussi fait l’objet d’une bande dessinée, Une histoire populaire de l’empire américain, initialement paru en 2008 avec la collaboration du dessinateur Mike Konopacki et de l’historien Paul Buhle.

Sensible aux arts, Howard Zinn a aussi, en plus de ses vingt livres et ses centaines d’articles, écrit trois pièces de théâtre, dont Emma, qui s’inspire de la vie de la célèbre anarchiste et féministe Emma Goldman dont on lira d’ailleurs avec intérêt l’excellente autobiographie, L’épopée d’une anarchiste : New York 1886-Moscou 1920, parue aux éditions Complexe. Cette pièce est d’ailleurs la seule à avoir fait l’objet d’une traduction en français, aux éditions Agone en 2007.

Conservant son esprit critique, sa verve acerbe et son humour débordant, Howard Zinn aura jusqu’à la fin de sa vie accumulé les tribunes pour prêter sa voix à la construction d’un monde plus juste et plus libre, tout en dénonçant les dérives de son pays. On pouvait le lire dans plusieurs publications alternatives américaines, comme Z Magazine, et l’entendre sur les ondes de Democracy Now!. Depuis décembre dernier, une série documentaire inspirée d’Une histoire populaire des Etats-Unis, produite entre autres par Zinn lui-même et l’acteur Matt Damon, et à laquelle participent également Morgan Freeman, Bob Dylan, Viggo Mortensen, Bruce Springsteen et plusieurs autres, est diffusée sur les ondes de History Channel. Sa dernière présence à Montréal remonte à l’automne 2008, où il présentait une conférence à la base d’un ouvrage publié l’année dernière chez Lux éditeur, La mentalité américaine.

C’est donc une voix inspirante qui nous quitte. Une voix qui nous a appris que face aux injustices de ce monde, la neutralité est impossible.

* * *

Pour mesurer l’héritage d’Howard Zinn, on pourra écouter cet entretien réalisé par Amy Goodman de Democracy Now!, avec Naomi Klein, Noam Chomsky, Alice Walker et Anthony Arnove. De même, pour en connaître davantage sur sa vie et son œuvre, on visionnera le documentaire You Can’t Be Neutral on a Moving Train, accessible sur plusieurs plate-formes sur le web.