Friday, September 24, 2010

RETOUR SUR LE SOMMET DU G20 (1): ÉMISSION DU 24 SEPTEMBRE 2010

Cette semaine à l'émission, premier volet de notre retour sur les événements ayant entouré le sommet du G20 à Toronto, en juin dernier. On s'entretient aujourd'hui avec l'avocat Denis Barrette, membre de la Ligue des droits et libertés, pour discuter des implications de la répression policière sur le respect des droits fondamentaux.

Également au menu

- Un rapport du Center for Economic and Social Rights (CESR) souligne que les Objectifs du Millénaire pour le Développement sont loin d'être en voie d'être atteints, à cinq ans de l'échéance.
- Le 24 septembre décrété Journée internationale d'appui aux prisonniers politiques Mapuche chiliens, toujours en grève de la faim.
- Le Projet accompagnement solidarité Colombie (PASC) dénonce les menaces qui pèsent sur l'organisation de défense des droits Justicia y Paz.
- Du nouveau dans le dossier de Mohamad Anas Bennis.
- Activités du Centre social autogéré : un marché libre sur les terrains du bâtiments #7 le 25 septembre.

En musique
WOLF PARADE - Cloud shadow on the Mountain
TRYO - G8
FRED FORTIN - Bobby
LEIF VOLLBECK - Quebec
KARKWA - Le pyromane
LES FRÈRES GOYETTE - La balle est dans mon camp
DANY PLACARD - Linda
PIERRE LAPOINTE - Les lignes de ma main

Labels: , , , , , , ,

Friday, September 17, 2010

VERS LES INITIATIVES DE TRANSITION: ÉMISSION DU 17 SEPTEMBRE 2010

Cette semaine à l'émission, un entretien avec Michel Durand qui coordonnée la traduction et l'adaptation du Manuel de transition de Rob Hopkins, paru aux éditions Écosociété.

Sinon, au menu
- Spectacle de solidarité, 17 septembre, 20h30, au Cabaret Mile-End, pour le Forum mondial sur l'éducation en Palestine.
- Tournée canadienne du journaliste israélien Gideon Levy, à l'initiative de Canadiens pour la justice et la paix au Moyen-Orient.
- À l'occasion du 3e anniversaire de la déclaration des nations unies sur les droits des peuples autochtones, le Canada et les États-Unis font toujours bande à part.
- Des prisonniers politiques mapuche poursuivent une grève de la faim depuis le 12 juillet dernier. Des rassemblements de soutien sont organisés à travers le monde dont un à Montréal à l'appel de Base de paix Montréal. Un suivi des événements sur mapuche.info.
- Lancement de l'Upop Montréal.
- 6e journée montréalaise d'amitié Québec-Cuba, 18 septembre, au chapiteau du centre culturel et sportif de l'est qui lance les activités entourant le Mois de solidarité avec les "Cinq Cubains".
- Présentation-Discussion, 21 septembre, à la CinéRobothèque de l'ONF, de l'Affaire Coca-Cola, de German Gutierrez et Carmen Garcia.
- Mort du dernier dirigeant du P.O.U.M., Wilebaldo Solano, à Barcelone.
- Tony Blair recevra la Liberty Medal.
- Tony Blair en campagne de promotion pour son autobiographie soutient que le terrorisme islamiste est la plus grande menace à laquelle fait face l'humanité. Une critique du chroniqueur Gwynne Dyer.
- Un rapport de l'International Institute for Strategic Studies (IISS), minimise le degré de dangerosité de la menace islamiste.
- Conférence de Dave Zirin sur le sport et la politique, 21 septembre, 19h, Université Concordia, à l'initiative du GRIP-Concordia.
- Activités automnales d'Aliments d'ici.
- Pétition pour l'abandon des projets d'exploration et d'exploitation pétrolière dans le golfe du St-Laurent.

En musique
GALAXIE 500 - Mercury cougar
BLACK MOUNTAIN - The hair song
RHYTHM ACTIVISM - We are the prologue
PAUL CARGNELLO - Plus rien
LES FATALS PICARDS - Le combat ordinaire
LES SZGABOONISTES - Carmela
LES OGRES DE BARBACK - Face au monde
LES GROSSES PAPILLES - Mireille

Labels: , , , , , , ,

Thursday, September 16, 2010

Le nouveau Far West des gaz de schiste

Les gaz de schiste, voilà un sujet qui fait couler beaucoup d’encre par les temps qui courent. Pourtant, voilà une ressource qui était à toutes fins pratiques inconnue de la très grande majorité de la population il y a de cela à peine un an, mais dont les partisans de son exploitation nous promettent déjà monts et merveilles. Une industrie naissante qui a manifestement l’oreille du gouvernement et de sa ministre des ressources naturelles, Mme Nathalie Normandeau.

On parle même d’indépendance énergétique et de nouveau chapitre du Maître chez nous, rien de moins. Pour l’heure, devant la grogne populaire, le gouvernement Charest, avec l’annonce de la tenue d’une commission du Bureau des audiences publiques sur l’environnement (BAPE), semble avoir reculé. Mais il ne faudrait pas se leurrer puisque ce recul apparaît davantage comme une stratégie de repli temporaire afin de mieux plonger dans l’aventure des gaz de schiste. Mais qu’est-ce qui est en jeu au juste dans ce dossier?

Un développement tout azimut

Il semble que la décision du gouvernement d’exploiter les gaz de schiste remonte à 2006. Pourtant, ce n’est que ces derniers mois que la population semble en avoir été avisée lorsque des citoyens se sont réveillés un matin avec un puits de forage dans leur cour. N’eut été des craintes de ces citoyens et de groupes écologistes, le gouvernement serait probablement en train de poursuivre le développement de cette industrie à l’abri des regards indiscrets, sans qu’aucun débat public ne soit venu l’avaliser.

Le développement de l’industrie est maintenant tel que déjà, plus de 460 droits miniers ont été accordés au secteur privé sur la quasi-totalité des réserves de gaz de schiste situées sur la rive sud du St-Laurent. Tous les acteurs impliqués sur le territoire québécois sont étrangers. Seul Junex est sous gouverne québécoise. La compagnie pourrait toutefois être forcée de changer de main, faute de capitaux, comme on l’apprenait dans La Presse Affaires.

Une entreprise de séduction

La campagne de promotion est quant à elle maintenant bien amorcée. En sus de la campagne d’information menée sous l’égide du ministère des Ressources naturelles et la Faune, l’Association pétrolière et gazière du Québec (APGQ), sous l’égide du rassurant André Caillé, ex-patron de Gaz Métro et d’Hydro-Québec, lance sa propre campagne de relations publiques, campagne menée selon les bons soins de la firme de relations publiques National.

Du côté médiatique, on emboîte à certains égards le pas à l’industrie alors que dans La Presse, on se demande surtout si nous ne serions pas en train de manquer le bateau. À lire certains articles, les promesses de retombées économiques feraient du Québec l’égal de l’Alberta avec ses sables bitumineux. Pour justifier le tout, on fait appel aux économistes de services pour nous rappeler que la province ne peut se permettre de se passer des retombées du gaz, étant donnée sa situation budgétaire.

Noyer le poisson dans l’eau

Mais devant la grogne populaire Québec a donc mandaté le BAPE de tenir des consultations publiques sur le sujet, en vue de l’élaboration d’un projet de loi sur les hydrocarbures qui sera déposé au printemps - un projet qui était initialement planifié pour cet automne.

Aucun moratoire n’a toutefois été décrété sur les projets d’exploration en cours. Et pour ce qui est du rôle du BAPE, force est d’admettre que son mandat est plus que limité. Questionné par Le Devoir, Jean Baril, spécialiste du droit environnemental, affirmait que les travaux du BAPE étaient plutôt mal partis. Une analyse partagée par Luc Ouimet, l’un des premiers commissionnaires du BAPE. Selon les deux experts, le mandat est beaucoup trop court et trop de questions sont laissées en suspens. De même, il est à déplorer que seules certaines régions seront concernées par la commission et non l’ensemble du Québec. Une autre experte, citée cette fois par La Presse, Laurence Hogue, exprime aussi des réserves sur la mission du BAPE. Elle se demande comment celui-ci pourra se passer de la pièce maîtresse de tout mandat normal, à savoir l’étude d’impact qui décrit le projet et ses impacts possibles sur l’environnement. Il semble donc d’ores et déjà que les audiences constitueront simplement un exercice de relations publiques.

Un débat évacué de toute substance

Pourtant, avant de plonger aveuglément dans l’exploitation de cette filière énergétique, il importe de connaître quels en sont les réels tenants et aboutissants. Notamment en ce qui a trait aux impacts environnementaux. L’industrie et son porte-parole André Caillé ont beau clamer que ceux-ci sont limités, l’expérience états-unienne devrait nous inciter à la prudence. 62 présidents de sociétés scientifiques américaines ont d’ailleurs demandé au président Obama de soumettre l’exploitation des gaz de schiste à une évaluation écologique avant de poursuivre plus avant son exploitation.

On passe aussi à côté de questions fondamentales. Louis-Gilles Francoeur du Devoir est l’un des très rares journalistes à avoir aborder ces questions, lorsqu’il se demandait par qui et pour qui se fera l’exploitation des gaz de schiste et, surtout, pourquoi maintenant.

Cette dernière question est importante selon qu’une décision favorable soit rendue quant à l’exploitation des gaz de schiste puisque la première question à laquelle répondre serait de savoir s’il faut extraire ce gaz maintenant, alors que le marché est de plus en plus abondant, ou ce gaz n’acquiert-il pas plus de valeur en restant là où il dort depuis des millénaires. Puisque ce gaz ne disparaîtra pas demain matin. Qu’est-ce qui presse donc tant, peut-on se demander ? Mais cette question, elle n’est posée dans le cadre du débat public.

De même, devrait-on exploiter ce gaz tout azimut ou ne pourrions-nous l’exploiter qu’en partie ? Et puisqu’il est question d’indépendance énergétique, pourquoi confier au secteur privé étranger la tâche d’en assurer l’exploitation ? Ne devrions-nous pas s’inspirer de la plupart des pays exploiteurs d’hydrocarbures et confier l’exploitation du gaz à une entité publique (ou du moins en grande partie), étant donnée la valeur stratégique des ressources en hydrocarbures.

Ces questions ne seront toutefois malheureusement pas soumises à la population québécoise. Ainsi en a décidé le gouvernement pour qui les jeux sont faits. Les seules questions à l’agenda sont à savoir comment encadrer dans le soi-disant respect de l’environnement l’exploitation du gaz. Mais avec les maigres ressources et le peu de temps alloué au BAPE pour mener à bien ses travaux, il est loin d’être assuré qu’on pourra répondre adéquatement à ces enjeux.

D’autres questions sont aussi éludées dans ce débat (ou cette absence...), mais qui recèlent des enjeux géostratégiques importants. Louis-Gilles Francoeur rappelle que « plus la production québécoise de gaz sera abondante, plus elle haussera dans un libre marché nos exportations vers nos voisins du sud ». Or, comme le souligne Francoeur, « la règle de la proportionnalité inscrite dans le traité de l’ALENA s’appliquera ici. Elle oblige le Canada à maintenir le pourcentage de ses exportations vers les États-Unis même en cas de crise énergétique. Cette règle implique que plus nous exporterons de combustibles fossiles aujourd’hui, plus nous risquons de devoir nous rationner un jour pour nos voisins du sud ».

Autre question éludée, le mythe du remplacement supposé des sources d’énergie sale par des sources plus propres, un argument qui nous avait été servi dans le cadre du projet de port méthanier de Rabaska. Or, comme le rappelle encore Louis-Gilles Francoeur, les études confirment qu’il n’y aura remplacement de pétrole par du gaz ou de l’électricité que là où on imposera un plafond légal aux émissions de gaz à effet de serre (GES), ce dont nous semblons encore loin de mettre en place.

Et du reste, même si le gaz naturel émet moins de GES que le pétrole ou le charbon lorsque brûlé, il est loin d’être évident, dans le cas spécifique des gaz de schiste, que son exploitation, lorsque toutes les étapes sont prises en compte, soit plus écologique que les filières traditionnelles en hydrocarbures, comme l’a démontré une évaluation préliminaire réalisée par une équipe de scientifiques de l’Université de Cornell, sous la direction du professeur Robert Howart. Des conclusions toutefois contestées par l’ingénieur canadien Donald O’Connor. Un désaccord qui démontre néanmoins que nous sommes encore loin d’un consensus sur cette question.

Un buffet entre amis

Alors à qui profitera tout ça ? Pour l’instant, les compagnies en sortent grandes gagnantes. Alors que la Colombie-britannique allait chercher 3,5 milliards de dollars dans l’octroi de permis d’exploration, le Québec engrangeait un maigre... 3,6 millions ! On peut donc légitimement se demander quelles seront les réelles retombées économiques lorsque s’amorcera la véritable exploitation.

D’autres qui risquent de profiter de l’aventure de schiste, ce sont les amis du régime. Des membres de la grande famille libérale se retrouvent d’ailleurs à tous les niveaux de cette industrie. Le week-end dernier, on apprenait ainsi que l’ancien chef de cabinet du premier ministre Jean Charest, Stéphane Bertrand, a participé à la création l’an dernier de l’APGQ. Celui-ci est actuellement directeur général du Congrès mondial de l’énergie qui se tient à Montréal du 12 au 16 septembre.

D’autres personnes qui nagent dans l’eau des gaz de schiste ? En voici un petit aperçu : Me André Ryan, président de la commission juridique du PLQ et avocat de Jean Charest à la commission Bastarache, a participé à la création de l’APGQ et a assisté à la première assemblée des membres le 10 juin dernier ; le nouveau directeur général de l’association, Stéphane Gosselin, était jusqu’à tout récemment directeur de cabinet du ministre du Développement économique Clément Gignac, fonction qu’il avait occupée par le passé à l’Environnement et aux Ressources naturelles ; Martin Daraiche, qui a travaillé aux bureaux de la ministre Normandeau et de Jean Charest entre 2006 et 2008, et Lisa Lavoie, directrice de cabinet adjointe à l’Environnement jusqu’à tout récemment, ont été embauchés par le cabinet de relations publiques National pour mener à bien la campagne de l’APGQ ; Daniel Bernier, chef de cabinet au gouvernement Charest jusqu’en 2005, représente quant à lui les intérêts de Talisman, entreprise albertaine très présente en sol québécois, auprès du gouvernement ; ce dernier est aussi vice-président de GVM, une firme de communication présidée par François Pilote, ami de longue date du premier ministre ; finalement, parmi la quarantaine de représentants de l’APGQ inscrits au registre des lobbyistes, on retrouve le président de Gastem, Raymond Savoie, ancien ministre libéral des Mines de 1986 à 1990 et du Revenu de 1990 à 1994.

Vers un nouveau Suroît ?

Voilà donc un dossier à suivre que celui des gaz de schiste. Plutôt mal parti il va sans dire, par contre. Il faudra notamment rester à l’affût des résultats des audiences du BAPE puisque même si les objectifs techniques du mandat sont définis en rapport avec les gaz de schiste, il y a de fortes chances que le cadre de développement élaboré par la commission puisse servir au développement de tous les types d’hydrocarbures au Québec. On sait d’ailleurs qu’il y a beaucoup de pression pour exploiter les réserves de pétrole du golfe du St-Laurent.

Heureusement, plusieurs groupes environnementaux et de citoyens entendent demeurer aux aguets et inviter la population à s’exprimer sur le développement énergétique du Québec. Loin de s’opposer à tout type d’exploitation énergétique, ces groupes proposent plutôt que soit établie une véritable politique de développement énergétique pour le Québec, ce qui semble fait cruellement au défaut au gouvernement Charest actuellement, les initiatives mises de l’avant semblant relever davantage de l’improvisation et de l’opportunisme que d’une politique cohérente.

Et pour ceux et celles qui croient que la bataille semble déjà perdue d’avance, rappelons que les perspectives étaient tout aussi sombres lorsque s’amorçait la bataille du Suroît en 2004. Comme quoi, lorsque la population se manifeste, la notion de souveraineté populaire a encore un sens.

Friday, September 10, 2010

DE RETOUR EN ONDES!: ÉMISSION DU 10 SEPTEMBRE 2010

C'est aujourd'hui, 10 septembre 2010, que les rejetons de Gérard Lambert reprennent du service sur les ondes du CISM, 89,3FM.

Pour cette première édition de la saison, au menu:

- les dérives qui ont entouré la répression des manifestations survenus lors du sommet du G20, à Toronto, en juin dernier.
Pour plus d'infos : clacl2010.net, cmaq.net, Media Co-op Toronto, Real News Network, Presse-toi à gauche!

- l'épineux dossier des gaz de schiste
Quelques ressources pour en savoir davantage :
Association québécoise de lutte contre la pollution atmosphérique (AQLPA)
Maître chez nous au XXIe siècle (MCN21)
Mobilisation "Gaz de schiste"
Greenpeace
Rendez-vous de l'énergie
Mouvement Vigilance énergie

À noter, ce dimanche 12 septembre, manifestation à 14h, Place Riopelle, à l'occasion de l'ouverture du Congrès mondial de l'énergie.

Également, le camp climatique prend la ville! Rendez-vous 11h30 (à vélo au Square Dominion, en métro à la station Sherbrooke).

- Révélations de Wikileaks sur la guerre en Afghanistan. Selon le journaliste Nick Turse, plusieurs documents mériteraient une attention médiatique soutenue.

En musique
:
O LINEA - Une feinte au trépas
VULGAIRES MACHINS - Le mythe de la démocratie
LA RUDA SALSKA - Que le bon l'emporte
LES FILS DE TEUHPU - Barambar
ARCADE FIRE - Roccoco
THOMAS HELLMAN - Mathilde
KARKWA - Moi-léger
PLANTS AND ANIMALS - Kon Tiki
THE NATIONAL - Terrible Love